Le grand détour nécessaire.

Aligner vie professionnelle et valeurs personnelles


par Marie-Christine Gagnon

À 10 ans, j’ai convaincu mon meilleur ami de parcourir la forêt derrière nos maisons pour la nettoyer de ses déchets. On est donc partis avec nos gros sacs de poubelle noirs et nos gants. Dans nos têtes on devenait la Brigade verte de notre terrain de jeu préféré. On y a trouvé toute sorte d’objets dont des pneus, des bouteilles de verre, des sacs en plastique. Nos parents étaient bien fiers de nous et ils nous ont guidés dans la gestion de tous nos sacs.

Mon grand désespoir a été de découvrir un dépotoir improvisé dans un pit de sable, rempli de vieux tapis, de matériaux de construction et de ferraille. Dans mon petit village au Saguenay, et comme dans bien d’autres, les gens allaient porter leurs vieux débris dans les bois, par habitude. 


On a pris conscience que la tâche était trop lourde et dangereuse pour nos petits bras d’enfants de 10 ans. Et c’est surtout là que je me suis demandé : pourquoi nous ne semblons-nous pas tous avoir cette même vision protectrice de nos environnements naturels?



J’ai grandi puis j’ai quitté ma région, je suis venue étudier et m’installer à Montréal. J’ai réalisé mon rêve de travailler en publicité. Je rêvais de changer le monde en créant les meilleures pubs. Cette idée d’avoir une incidence sur la consommation des gens m’attirait. J’ai pensé que ce serait par là que le changement s'opérerait.  Partout où je suis passée, je tentais transformer les pratiques pour les rendre un peu mieux pour l'environnement. 
Après près de 10 ans dans ce domaine, je me suis posé la question : comment puis-je avoir un plus impact positif en tant qu’individu? Tous les défis rencontrés et parfois des conflits de valeurs, ont renforcé mon désir de retourner à mes racines. Celle en moi qui rêvait d’un monde plus sain a repris le dessus. Je suis retournée étudier en développement durable, une formation brève, mais ô combien inspirante, où j’ai compris que mon travail et mes valeurs pouvaient enfin ne faire qu’un.

Quand j’ai parlé à Maxime pour la première fois, le fondateur d’Atelier, j’ai compris que je pouvais maintenant allier toute mon expérience en communications et mon désir profond de changer le monde positivement. Chez Atelier, c’est ce qu’on fait, on aide les compagnies à se réimaginer pour mieux s’intégrer dans leur écosystème social et environnemental. Parce que oui, je fais partie de ces gens qui croient que c’est l’industrie qui a le plus grand levier d’impact.
Ce que je retiens de ce long détour que j’ai pris pour trouver ma place, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour se rapprocher de ses valeurs et de contribuer à un meilleur sort pour notre milieu de vie.