Alexandre Joyce en entrevue pour Atelier

Entrevue avec Alexandre Joyce, un grand collaborateur d'Atelier, spécialiste de l'innovation durable.

Alexandre Joyce, Ph.D., ADIQ, NDPD
Conseiller en innovation
Alexandre Joyce ou Docteur Joyce pour les intimes, est un collaborateur d’Atelier avec qui nous avons beaucoup d'atomes crochus.
Il porte plusieurs chapeaux, celui de designer, de stratège et d’animateur. Il a complété son doctorat sur le design des nouveaux modèles d’affaires, en recensant les modèles qui combinent une réflexion à la fois sociale et environnementale. Pendant son parcours, il a inventé les canevas des nouveaux modèles d’affaires qui sont devenus des outils fondamentaux à l’approche d’Atelier. Par la suite, il a bâtit les services en innovation du Desjardins LAB. À présent, il est consultant à son compte pour des clients comme Hydro-Québec, CAA, Gsoft.

Sa collaboration avec Atelier a débuté dès les premières années de notre organisation. C’est grâce à une vision convergente que nous avons mené notre collaboration aussi loin.
Avant-gardiste, il a axé sa réflexion sur l’innovation durable tandis qu’à l’époque, c’était un sujet peu répandu.
Nous avons décidé de faire le point sur l'innovation durable en revenant sur ses débuts dans ce domaine et en explorant les pistes futures.

Pourquoi as-tu décidé d'axer ta réflexion sur l'innovation durable ?

A. J. Je crois que nous en sommes à un moment de l’histoire où toute innovation se doit d’être fondée sur une approche socio-environnementale. Désormais, être en affaires pour "faire croître un chiffre d’affaires", ne peut plus être la motivation première. Chaque entreprise se doit de viser une mission qui nous propulsera collectivement vers l’avenir.

À travers quel projet as-tu eu l’opportunité d’exprimer le potentiel de ta vision de l’innovation dans un contexte de développement durable ?

A. J. Je travaille présentement avec l'équipe d'ADDénergie, une organisation qui produit des bornes de recharge pour les véhicules électriques. Nous savons que l'électrification des véhicules fait partie de la solution face aux changements climatiques et je pense qu'il est tout aussi important de revoir notre rapport à la mobilité. D'après les données gouvernementales, 43% des GES émises au Québec proviennent du secteur des transports parmi lesquels on retrouve les émissions des automobiles, des VUS et des camions légers.

Quels conseils donnerais-tu à une organisation qui hésite à faire le saut d'adopter un nouveau modèle d'affaires ?

A. J. Je comprends cette hésitation. Il y a tellement d'incertitude dans le monde devant nous. Une des principales sources qui peut nous guider est le sentiment de faire notre part et de devenir un acteur de changement. Je travaille quotidiennement à aider les entreprises à bâtir une vision pour leur futur et surtout pour notre futur à tous.

Selon toi, quels sont les conséquences de la COVID dans le milieu des affaires sur les enjeux environnementaux ?

A. J. Malheureusement, à court terme, les prérequis de la COVID-19 nous ont amenés à adopter des pratiques plus sanitaires qu'écologiques. C'est ainsi que le refus de remplir une bouteille d'eau réutilisable mais d'offrir un verre d'eau plutôt est devenue une pratique courante en temps de pandémie. Pour ceux qui peuvent se le permettre, il est devenu préférable d'éviter les transports en commun et d'utiliser l'automobile. D'un autre côté, il y aura des bienfaits à long-terme comme le fait de passer davantage de temps à la maison, de profiter du temps en famille et de se garder en forme. Pour ma part, je suis content de pouvoir éviter les longs déplacements tout en continuant d'offrir mes services à l'extérieur de Montréal.

Où vois-tu l’innovation en développement durable dans les 5-10 prochaines années ?

A. J. J’en ai glissé un mot déjà, mais pour moi, l’innovation sera synonyme de régénération environnementale et sociale pour les 5 à 10 prochaines années. Indissociable. Si tu ne fais pas partie de la solution, tu fais parti du problème. Même que la notion de réduction d'impacts ne sera plus suffisante. On va chercher à régénérer les éco-systèmes et à régénérer la qualité de vie des acteurs sociaux.
Bref, je pense que l'innovation durable va mener les futures entreprises à orienter leur raison d'être autour de la mission de rebâtir le monde.